J’ai passé hier un très bon moment avec Magyd Cherfi. Invité par l’association vauverdoise Atout Philo, il était venu présenté son 1er roman dans un échange avec Stéphane Cerri.
Ce qui surprend toujours en écoutant Magyd Cherfi, c’est à la fois son franc-parler mais aussi cette capacité de passer de l’horizon d’un seul à l’horizon de tous en révélant les contradictions intimes et les contradictions de nos sociétés et celle de la République française.
Contradictions dans les rapports aux parents et à la mère à la fois sainte et qu’on ne veut voir s’émanciper, aux enfants que l’on veut élever sans les écraser, à la religion à la fois rejetée dans son for intérieur mais dont on dénonce le fait qu’elle soit discriminée, à l’histoire d’ici et d’ailleurs, aux valeurs proclamées et constatées, à la langue qui émancipe et qui éloigne…
La langue française justement, celle qui est l’arme de Magyd depuis tout jeune et qui permet aujourd’hui d’exprimer clairement, simplement et avec une grande finesse les constats d’une société bloquée, dans laquelle le racisme est toujours présent malgré les valeurs affichées.
À lire et à écouter, pour goûter au plaisir des mots, pour comprendre et espérer trouver des solutions.
Tiens demain, moi le communiste nîmois de culture protestante aux lointaines origines suisses et espagnoles, j’ai bien envie de manger un couscous d’agneau pascal en chantant Ô peuple fidèle, la Marseillaise et l’internationale.
Et puis en réécoutant Zebda.