L’évaluation de la contribution des arts et de la culture à la société doit être le centre de gravité de la décision publique

Samedi 24 septembre 2022, lors du conseil municipal de Nîmes, Sophie Roulle, adjointe au maire déléguée à la Culture, répondant à la question que nous posions au nom du groupe Nîmes Citoyenne À Gauche sur la réduction des horaires d’ouverture du conservatoire, a tenté de justifier cette décision en se retranchant derrière des arguments de gestion en temps de crise.

En substance, on ne saurait laisser ouvert le conservatoire s’il n’y a plus que 3 ou 4 élèves dans les bâtiments. Cette abrupte justification tient bien peu compte du réel et des missions d’un conservatoire à rayonnement départemental. Les arguments sont l’obligation de sobriété énergétique, au regard de la crise économique mondiale qu’accentue la guerre en Ukraine et également au regard de la crise écologique. Il ne faudrait cependant pas que cette sobriété énergétique ait pour conséquence une obligation de sobriété culturelle. Cette disette-là serait dangereuse pour l’avenir de l’humanité. L’offre culturelle doit être maintenue, encouragée, développée. Cela doit être fait à la fois par l’État et les collectivités. L’objectif sociétal des projets artistiques et culturels va au-delà des seuls enjeux économiques de court terme, et doit demeurer la priorité par la réaffirmation constante de la primauté d’autres objectifs et valeurs.

L’évaluation de la contribution des arts et de la culture à la société doit être le centre de gravité de la décision publique. Il est donc bien nécessaire de pouvoir maintenir l’ouverture du conservatoire afin de permettre aux grands élèves de préparer les concours. Cela constitue une importante mission d’un conservatoire à rayonnement départemental. Cela passe par la nécessité d’avoir accès aux salles pour travailler leurs instruments en dehors des heures d’affluence. Cela en l’état justifie de l’ouverture pour 3 ou 4 élèves. On présente un concours de piano sur un piano à queue fabriqué par un facteur d’instrument renommé. Très peu d’élèves disposent d’un tel instrument chez eux. Dans cette perspective, avoir accès au conservatoire a donc du sens. Nous pourrions, sans ironie aucune, lister les instruments qui suppose accès fréquents au conservatoire en cas de préparation aux concours (et pas que…) : percussions, contrebasse, etc.

Il est donc bien nécessaire de ne pas réduire les horaires d’ouverture du conservatoire, sauf à décider que celui-ci ne réponde plus aux missions qui lui sont confiées et ainsi prendre le risque de son déclassement prochain. Ce que personnellement nous ne pouvons ni admettre, ni accepter.

Les élus du groupe Nîmes Citoyenne à Gauche ont adressé aujourd’hui un courrier au Maire de Nîmes Jean-Paul Fournier reprenant l’ensemble de ces éléments. À cette occasion, nous avons demandé au Maire de Nîmes qu’il nous indique le nom de l’organisme qui a été chargé de réaliser l’audit au Conservatoire de Nîmes. Nous avons également sollicité le Maire de Nîmes afin d’obtenir l’ensemble des résultats de cet audit.

Vincent BOUGET, Jo MENUT, Corinne GIACOMETTI, Bruno FERRIER, Sylvette FAYET, Christian BASTID, Marianne BERNEDE, Pierre-Edouard DETREZ

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