Sortir de la peur, apaiser, retrouver le cours normal d’une vie.

[chemin-bas d’Avignon- école Bruguier]

Une semaine depuis le retour des vacances. Et une situation toujours aussi difficile au Chemin-Bas d’Avignon, et notamment autour de l’école Bruguier. Depuis la fusillade du jeudi 8 février et après l’assassinat d’un homme sous les yeux de son fils quelques jours après, c’est la peur qui règne. Les enseignants sont dans leur très grande majorité en arrêt de travail car véritablement choqués. Et on peut les comprendre après ce qu’ils ont directement vécu et alors, il faut bien le dire, que leur prise en charge par l’institution après le 8 février a été défaillante. Il semble que cette semaine le ton ait changé. Tant mieux. Mais cette non-considération aura fait des dégâts. 

J’ai eu l’occasion d’échanger avec certains d’entre eux durant la semaine écoulée. 

Ce sont des enseignants aguerris qui ont déjà vécu il y a quelques années des situations difficiles liées au trafic de drogue. Ils enseignent avec passion dans une école située en plein cœur d’un quartier populaire victime des trafics. Ils font tout pour faire grandir les enfants et leur ouvrir l’avenir. On sait les difficultés que revêt cette mission. Alors, se retrouver au milieu d’une fusillade, accueillir la parole des élèves choqués et ne pas sentir dès le début le soutien de l’institution conduit nécessairement à craquer, à se poser des questions sur le sens de son métier. Tout en culpabilisant toujours, comme c’est habituel chez les enseignants, de laisser leurs élèves pendant quelques jours. 

Les enseignants ont besoin de la considération et de l’accompagnement de tous, tout le temps et encore plus dans ces moments de crise. Ils doivent comme leurs élèves être protégés. J’espère que des solutions pourront être trouvés pour que chacun aille mieux. Il faudra sans doute encore un peu de temps. Et pour que chacun retrouve le chemin de l’école. 

C’est vrai pour les élèves, les enseignants et les parents aussi qui sont des acteurs de l’école et qui aujourd’hui ont peur de laisser sortir leurs enfants. J’ai pu aussi échanger avec certains d’entre eux. Ils espèrent aussi être entendus, écoutés et respectés. 

Sortir de la peur, apaiser, retrouver le cours normal d’une vie… cela passera évidemment par des moyens importants et par la mobilisation de tous.

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