Le texte de loi sur l’immigration a été voté : Une situation d’une extrême gravité

Ce texte crée une situation d’une extrême gravité. Cette loi tourne le dos aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui fonde notre République. Comme l’écrit aujourd’hui la Cimade, « il est le texte le plus répressif et maltraitant en matière d’immigration, signant un terrible basculement hors du champ républicain, et plus globalement, hors de notre humanité »

Durcissement des conditions d’acquisition de la nationalité, limitation du regroupement et de la réunification familiale, mesures privant certaines familles de leurs allocations familiales, APL ou de leur droit au logement, ce texte est une attaque inouïe contre la dignité et les droits humains. Elle est un acte de guerre contre les résidants d’origine étrangère, ouvrant la voie aux pires régressions sociales pour l’ensemble des Français.

Cette loi inscrit dans le marbre d’un texte de loi la préférence nationale et l’abolition du droit du sol. Macron a ainsi fait le choix de porter à la hâte, à quelques jours des fêtes de fin d’année, des dispositions directement issues du programme du RN, en se couchant devant l’offensive idéologique de l’extrême droite, de Le Pen à Zemmour, qui fait des immigrés les responsables des difficultés du pays, en les assimilant de façon ignoble au terrorisme.

Il le fait consciemment, tournant le dos à ses propres propos qui ont suivi son élection en 2022, provoquant une crise politique au sein de son propre camp, de nombreux députés de sa majorité, et je les salue, ayant refusé de le voter. Toutes les digues ont sauté, actant une incroyable collusion entre l’extrême droite, la droite et la macronie.

Face à cette institutionnalisation du racisme et de la xénophobie, j’invite l’ensemble des forces progressistes, politiques, associatives et syndicales à réaffirmer ensemble que la grandeur de notre pays réside dans sa capacité à accueillir celles et ceux qui contribuent à sa richesse et à sa diversité.

Je les invite à faire vivre ensemble le devoir de solidarité avec les milliers de femmes, d’hommes et d’enfants qui, du fait de cette loi , vont se sentir davantage encore « étrangers en leur pays lui-même » comme l’écrivait Louis Aragon lors des années noires. Ces femmes, ces hommes, ces enfants sont « nos frères pourtant ». Rappelons le ensemble à quelques semaines de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian.

Je les invite à faire de l’égalité et de la promotion des droits pour toutes et tous, que cette loi attaque ouvertement, une règle et une action quotidienne.

Je les invite à exprimer leur refus de ce basculement de l histoire, et à construire ensemble un rassemblement pour que notre pays puisse renouer avec ses traditions humanistes d’accueil, de coopération internationale, d’action pour la paix et l’émancipation des peuples.

Je les invite, en un mot, à écrire ensemble, pour notre pays, une autre histoire, que celle, nauséabonde, dans laquelle le texte voté hier soir nous fait entrer.

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